jeudi 23 avril 2009

L'amour... une ligne sur deux



J'ai lu un jour un texte marrant, qui m'a inspiré ceci:


Je repense parfois à notre jeunesse. Je nous revois,
mordant à pleines dents ces tartines de beu-
rre (douce métaphore !) que nous offrait la vie.
Ah ! Ces longues après-midi formidables, à nager dans ces rê-
veries que nous nous offrions sans limite!
Immanquablement saisis par de folles ivresses
amoureuses parfaitement incontrôlables, nous nous
voyions en cachette dans l’arrière-cuisine. Derrière les piles
de torchons, nous apprécions ces moments.
Ça terminait souvent en un étalage de vo-
ciférations de la bonne, qui nous condamnait pour la forme,
mais comprenait et nous pardonnait à de-
mi. Mémorable. Autre complice forcé
de nos moments d’euphorie, le vieux planteur
de haies, toujours à rouscailler quand
nous « abimions » ses arbustes pendant nos ébats
…toujours rude ! Il nous secouait ! Nous le taisions
par fierté, mais il nous faisait de l’effet ! Et la
fois où nous sommes partis ensembles en vacances,
au tout début ? Ah, le sud, inoubliable ! Et la Cane-
bière, évidemment… Rien que son souvenir
me trouble, j’en tremble encore, et mon nez
me renvoit aux senteurs de lavande. Je revois votre visage
tendre, qui lorsque que je me déclarais pour la première fois,
rougit à vue d’œil. D’aucun, bien sûr, trouvaient
à redire sur ce mode de vie. Nous étions
imperméables à cela. Nous passions le temps à grimper
et descendre en riant la Camargue et ses pentes
raides, du soir au matin. Nous avions ce principe particulier,
auquel nous nous sommes toujours tenus : jamais d’eau
de mer pour les baignades, afin de préserver votre douce peau.
La piscine exerçait sur nous une fascination tout aussi
pure. L’eau était bonne, certes, et sans doute agréable,
mais seulement avec un fort taux de pas-
sage de touristes, le plaisir était moindre.
Nous étions mieux quand ils étaient par-
tis, assurément. Quand nous étions lassés, nous
allions dans un bon vieux troquet, siroter des verres de
limonade en contemplant paresseusement le port.
Ah ! Je me revois cueillir des fleurs, dans les voisins ra-
vins, de toutes les couleurs et de toutes les sortes.
Qu’importait, du moment qu’on terminait
vous et moi, à les contempler en silence,
ôtant pour vérifier notre amour, les pétales qui, un à un, tombaient
par terre… J’ai une envie folle, irrépressible de
retrouver cet état fébrile, avec vous, pour finir
l’un et l’autre, fous de bonheur ! A déguster amoureusement
une salade de fruits, avec des fruits comme nous, marginaux,
comme des coings... Ce n’est pas raisonnable,
ce n’est pas la vraie vie, mais c’est tellement tentant !


C'est nul, hein? Un peu tsoin-tsoin! Mais les plus vifs d'entre vous ont remarqué qu'il y avait une astuce! Bravo! Pour les autres, je précise que le texte que j'évoquais au début de ce message avait ceci d'amusant: le contenu était a priori tout à fait bateau, mais il prenait un sens nettement plus décoiffant quand on ne lisait qu'une ligne sur deux. Je vous invite à suivre la même démarche, mais en lisant 2 lignes sur 4 (désolé, la largeur de texte du blog m'empêche de faire une ligne sur deux...).

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