lundi 9 mars 2009

Retour sur l'autre article premier par Edmond

J'aime bien la ligne directrice de ce blog: mi-dessin, mi-saindoux. En revanche, quel pauvre message de lancement, hier! Mon ami Edmond Rostand (mais si, vous savez bien: celui qui a écrit entre autres "Cyrano de Bergerac") n'aurait probablement pas toléré un si piètre début. Il aurait, le bougre, sacrément regimbé, pour sûr! Il aurait dit, au pied près et dans cet ordre:

Ah! Non! C'est un peu court, jeune homme!
On pouvait dire... oh! Dieu!... bien des choses en somme...
En variant le ton, -par exemple, tenez:
Agressif: "hé, monsieur, un blog n'a d'intérêt,
Que pour tous les oisifs, les mous et les feignasses:"
Amical: "du dessin? voilà qui est ma tasse
De thé, quant au saindoux, j'en boirais des hanaps!"
Descriptif: "escalade de la prose, et varappes
De croquis, ce blog les bonnes choses accumule"
Curieux: "la bédé, sont-ce ces dessins à bulles?
Et le saindoux cet assemblage de bons mots?"
Gracieux: "aimez-vous à ce point vos poteaux
Que gracieusement vous vous préoccupâtes
De mettre sous leurs yeux ces choses délicates?"
Truculent: "lorsque pour ce blog vous phosphoriez,
La vapeur de l'effort vous sortait-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée?"
Prévenant: "gardez vous que des effets liés
A cet inéluctable succès ne vous affolent!"
Tendre: "souffrirez-vous, que d'avance je rigole
De toute facétie, qui de ce blog émanent?"
Pédant: "seriez vous donc, messieurs, mégalomanes,
Pour vous imaginer, tels de puissants colosses,
De ces deux disciplines? Permettez, je me gausse!"
Cavalier: "quoi, l'ami, les blogs sont à la mode?
Dame! Pour les aveugles, cet art est malcommode!"
Empathique: "vos messages, au moins rendent jovials
Ceux qui les ont écrits! C'est là le principal"
Dramatique: "pour Google: voici la fin du règne!"
Admiratif: "pour des amuseurs, quelle enseigne!"
Lyrique: "un luxuriant feuillage! en seriez-vous le tronc?"
Naïf: "pour ce spectacle, où et quand paye-t-on?"
Respectueux: "souffrez, messieurs, qu'on vous salue,
Ce que vous présentez, nous délecte tant et plus!"
Campagnard: "hé, ardé! Qu'est-ce donc que cet engin?
C'est queuque baliverne, un truc de citadins!"
Militaire: "du grand art, au niveau stratégie!"
Pratique: "par visite exigez un bon prix
Dix sous pour chaque dessin, tout autant pour chaque mot"
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot:
"Le voila donc ce blog qui va nous compromettre,
Nous y passerons nos vies, à lire Une main, deux maîtres!"
—Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot* !
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.

* Rostand, parfois, va trop loin. Ah le salaud, ce qu'il me met!

3 commentaires:

  1. Un seul commentaire sur ce blog :
    Du flair,
    De l'odorat
    De la sniffette
    De la reniflette quoa.
    Siranaud de Berge Raque

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  2. *clap clap clap*

    Flo D

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