lundi 27 juillet 2009

Message adressé aux jurys du monde entier

Alors ? La lecture de ces trois derniers messages fut-elle sympathique ? J'espère que oui ! Et maintenant, je sens pointer la question du chef : pourquoi tant de méchanceté ? Pourquoi avoir placé Nicolas Cheuté, Aimé Chanceté et Sylvie Lainie dans des situations si pénibles, et pourquoi s'en gausser ? Je vais vous le dire, moi, pourquoi. Parce que ceci :

Jean Tillesse : Bien, installez-vous, nous allons vous dire ce que nous avons pensé de votre prestation.
Aimé Chanceté : Remarquez, à la limite, si vous voulez, on peut éviter ça. Ce serait sans doute moins pénible, pour vous… et pour nous.
Jean Tillesse : Qui veut commencer ? Sylvie ?
Sylvie Lainie : Bon. Alors j’aimerai savoir si vous aviez lu le texte avant d’être interrogé dessus aujourd’hui… Non, parce que quand on passe à côté de l’essentiel d’un texte comme vous l’avez fait, faut vraiment découvrir le texte… encore que ! Lorsque l’on prétend obtenir la distinction pour laquelle vous concourrez, on doit être capable de voir les évidences même dans l’improvisation.
Jean Tillesse : Oui, oui, c’est vrai, il y a un petit oubli dommageable dans votre analyse.
Sylvie Lainie : Petit ? PETIT ?? Moi ça me déglingue de perdre mon temps avec des jeunes de ce niveau là, avec si peu d’esprit ! Dans le texte, vous n’avez pas remarqué, mademoiselle, que l’auteur est un tout petit peu amoureux ?
Aimé Chanceté : Ah ! L’étincelle se fait ! Je vois dans ses yeux que l’engrenage se met en route dans le ciboulot de la demoiselle !
Nicolas Cheuté : Les sentiments de l’auteur dans ce texte méritaient bien que vous y consacriez un quart, voire un bon quart de votre exposé, mademoiselle. Remarquez, quand je vois que vous avez passé une bonne moitié de votre temps…
Aimé Chanceté : …et du notre !
Nicolas Cheuté : …à analyser les allitérations et consonances ! La gestion du temps n’est pas votre fort j’ai l’impression.
Jean Tillesse : Il y a avait des choses intéressantes dans votre exposé sur les consonances, ceci dit.
Nicolas Cheuté : De là à y passer tout son temps !
Sylvie Lainie : Et rien sur les sentiments de l’auteur !
Aimé Chanceté : Oui, c’était tout nul, quoi.
Nicolas Cheuté : Toujours à propos du temps... quand vous parlez 20 minutes, vous en consacrez toujours 5 sur l’intro et autant pour conclure ?
Jean Tillesse : Il est certain qu’un jury apprécie toujours quand on va à l’essentiel, mademoiselle.
Aimé Chanceté : Il aime aussi qu’on soit intéressant ! Je dis ça comme ça…
Sylvie Lainie : Je m’excuse, je reviens quand même sur le point charnière du texte que vous avez magistralement ignoré. Quand il est écrit « le regard de cette dame avait quelque chose de nouveau pour moi », vous ne sentez pas l’histoire de fesse arriver ? Quand vous regardez un garçon et qu’il vous inspire quelque chose de nouveau, vous ne vous posez pas de question ?
Aimé Chanceté : S’il n’y avait que cet oubli, chère Sylvie ! Hélas ! Il manquait tout, ou peu s’en faut. Un gamin n’aurait pas fait pire.
Nicolas Cheuté : Vous avez chronométré son explication de la symbolique de la bouteille à moitié vide, à la ligne 13 ? Moi oui !
Aimé Chanceté : Oulah ! Oui… C’était court ! Très court… Combien ?
Nicolas Cheuté : 11 secondes ! Bravo ! Aucun candidat n’a fait plus court sur ce point, je crois… un passage qui pourrait être à lui seul la synthèse du texte, torché en 11 secondes !
Aimé Chanceté : Au moins, ça, elle l’a vue, remarquez. Un demi-miracle, si l’on considère le reste de l’exposé.
Sylvie Lainie : Oui, cher Nicolas. Vous teniez à votre bouteille, vous l’avez eu, même si c’était faible. Alors que le sentiment amoureux, qui habite chaque mot du texte, je l’attends encore.
Jean Tillesse : Heu… Voulez-vous un mouchoir, mademoiselle ?
Aimé Chanceté : Et voilà les larmes ! Elle nous aura tout fait ! Quand on concourt, mademoiselle, il faut de l’esprit et du caractère. L’excellence est à ce prix ! Bon, allez, je crois qu’on en a assez dit. Donnons-lui sa note, et finissons-en. Mademoiselle, vous avez eu 2/20, au revoir.
Jean Tillesse : Pardon, Aimé, c’était 3/20.
Aimé Chanceté : Ah oui, on a noté large. 3/20, voilà. Allons, je vais prendre un café, on se retrouve dans un quart d’heure pour le candidat suivant.
Sylvie Lainie et Nicolas Cheuté : A tout à l’heure, Aimé.
Jean Tillesse : Au revoir, mademoiselle, bonne fin d’après-midi.




Et voilà où je voulais en venir ! Chaque année, il y a des jurys assez méchants, assez peu pédagogues et assez bêtes pour affoler des malheureux candidats à des concours, exténués et stressés. Sûrs de leur supériorité, en profitant à bloc, certains membres de jurys poussent les candidats à se pisser dessus... la panique du malheureux étudiants, ça les fait bicher, ces gros nazes !

Alors je viens venger tous ceux qui un jour ont subi une humiliation de la part de jeunes ou vieux débris pédants et persudés de péter carré alors qu'ils ont le cul comme tout le monde : rond ! (petite référence à un proverbe Haïtien « Bouda won, w'ap pété cawé » pour dire louffer plus haut que son derche).

Vous avez vu la Sylvie ? Omnubilée par un aspect du texte qu'elle donne à analyser à la candidate ? Hop, remballée pour son permis ! Et oui, elle aussi, elle peut oublier des choses essentielles. Et Nicolas... le type ne lâche pas l'affaire sur la gestion du temps, pas vrai ? C'est sa marotte ! Et rrran, Corrigé par son beau père ! Incapable de gérer ses efforts, lui ! Et il vient donner des leçons aux autres après ça... Enfin, Aimé, juste méchant. Pétant dans des zones stratosphériques, pour le coup ! Et bien lui se fait fermer le clapet par un qui est encore supérieur à lui. Ça lui apprendra !

Bon.

Aux jurys qui liront ceci : j'espère que vous ne vous êtes pas reconnus dans cet article (ou alors en Jean Tillesse). Si oui, sachez que je vous méprise ! Et que je vous encourage à méditer sur ce qui arrive à vos homologues dans les messages précédents. Il y a toujours un moment dans la vie où on dépend du jugement d'autrui... ça peut vous arriver aussi, et si le gus qui vous note fait le mariole, ça peut vous tendre le slip à qui mieux-mieux ! Pensez-y la prochaine fois où vous persécuterez un candidat malheureux...

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